mercredi 28 janvier 2015

Buhulien, un petit bourg qui se sent isolé






Quartier libre. Les habitants de Buhulien, situé en campagne, en bordure de la quatre-voies, témoignent d'un sentiment d'isolement. Ils apprécient sa tranquillité mais aimeraient y voir plus d'activités.

Reportage
Avant de fusionner avec Lannion, en 1961, Buhulien était une commune. Devenu un quartier, le petit bourg reste à part dans le paysage lannionnais. Il se présente encore comme un vrai petit village. Avec son église, son bar-tabac-épicerie, sa mairie annexe, ses salles associatives et sa zone artisanale. Mais, comme bon nombre de petites localités, il souffre d'un certain isolement.
« C'est un peu mort. Buhulien est devenu une cité-dortoir », observe Albert Lubin, installé dans le quartier depuis 1981 et membre de l'association Agir pour Buhulien.
« Nous sommes délaissés »
Dans le dernier café du bourg, la gérante, Soïzic Duhau-Marmon, dresse un portrait peu reluisant. « Le sentiment général, c'est que nous sommes délaissés, oubliés. Buhulien à tendance à être la dernière roue du carrosse. » La gérante du bar-tabac-épicerie prend pour exemple les dernières illuminations de Noël en fin d'année. « Regardez les installations ici et celles du centre-ville... »
Avec son commerce, qu'elle a repris il y a trois ans, Soïzic tente de maintenir du lien social. « J'ai eu un coup de foudre pour ce commerce de proximité. » Ses clients sont des habitués, du quartier ou de l'extérieur. « Ce sont beaucoup d'ouvriers ou d'agriculteurs. Des gens sympathiques et simples. »
Pour exister, la gérante multiplie les services : dépôt de pains, vente de journaux, timbres, gaz, sandwichs, relais colis. On peut même venir y faire ses photocopies. « C'est une lutte pour subsister. Nous ne sommes pas beaucoup aidés. J'ai tous les avantages de la campagne mais aussi tous les inconvénients de la ville. Comme le bourg est à Lannion, ça m'exclut de beaucoup d'aides et je paie mes droits de terrasses au même tarif que les commerces du centre-ville », déplore-t-elle.
Une crêperie va s'installer
À côté de son troquet, une crêperie devrait s'installer au printemps prochain, en lieu et place d'un ancien bar, qui a fermé il y a un peu plus de deux ans. Des travaux sont actuellement en cours. Une bolée d'espoir pour le village, mais difficile d'inverser la tendance.
« Le bourg est quand même un peu triste. Il y a quelques jeunes mais pas beaucoup. C'est moins vivant qu'avant », constate Christine Tanguy, conseillère municipale référente du quartier. L'élue a grandi depuis ses 6 ans à Buhulien et y a fait construire sa maison avec son mari, un Buliannais. « Depuis que l'école a fermé, on voit moins de gens et chacun reste chez soi. » Également présidente du comité d'animations du quartier, elle regrette le manque d'investissement des habitants. « Les gens ne se mobilisent pas trop. C'est décevant. Il faut vraiment les bouger pour faire quelque chose. » En 2014, le comité d'animation a été mis en sommeil faute de mains.
Au conseil de quartier, c'est le même constat. Le précédent bureau, qui a démissionné, n'a pas été renouvelé fin octobre. « Les gens ont de plus en plus de mal à s'investir. On espère trouver des volontaires prochainement », indique Christine Tanguy.
La population du quartier vieillit. L'Amicale des retraités de Buhulien compte près de 80 membres. Des habitants qui apprécient la tranquillité de la bourgade. « Il y fait bon vivre. En plus, l'aménagement du bourg a été refait. C'est agréable, juge Jean-Yves Le Gall, le président de l'Amicale des retraités de Buhulien. Cette année, ça va faire 50 ans que j'y habite. » Preuve parmi d'autres que les Buliannais s'y plaisent.

Julien BOITEL.

1 commentaire:

  1. Retrouver du lien social...Pas facile dans notre monde aujourd'hui, moi j'y crois...le 21ème siècle deviendra social ou ne sera plus...

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