De plus en plus de maires de communes rurales, comme à Flagy, mettent la main à la poche afin que des magasins de proximité et de services puissent rouvrir.
Il la seulement ouvert le 1er avril, mais le dépôt de pain et de presse de Flagy (650 habitants) connaît déjà un succès fou. Tous les matins, la belle place du village, juste à côté de la mairie, s'anime. Pascale, qui habite la commune depuis vingt-deux ans, est ravie. « Moi, de toute façon, je n'aime pas les supermarchés.Ici, en plus du pain, on peut prendre son journal, c'est l'idéal pour ceux qui ne veulent pas prendre leur voiture. » Même écho chez Françoise et Gérard, deux retraités : « C'est une idée formidable. Cela va aussi servir de point de rencontre pour les habitants et faire bouger certaines personnes qui ne sortaient plus de leur domicile. » Nadia, la vendeuse du dépôt de pain, intervient : « On peut aussi faire de la vente à la demande. Si vous avez besoin de timbres, de lait, faites-le savoir. Vous pouvez également faire développer vos photos numériques. »Sur la place, Gaëlle, une jeune mère de famille, est en compagnie de ses enfants et d'amies. Elle est aux anges. « On est à fond derrière le maire car on veut que le village bouge ! » Cette initiative, on la doit à Jacques Drouhin, 68 ans, le très dynamique maire (SE) de Flagy, également président de l'association des communes rurales de Seine-et-Marne. Et lui ne mâche pas ses mots. « Le petit commerce, c'est vital pour éviter les villages-dortoirs. On ne peut pas vivre ici comme des zombies ! En plus des associations, c'est au maire d'aiguillonner, de proposer et pas seulement de gérer les problèmes de voirie ou de permis de construire.Là, on a pu ouvrir le dépôt de pain et de presse grâce à l'appui de deux commerçants de Voulx. »Mais cela a un coût. « A Flagy, on a mené une politique d'acquisition et de rénovation de locaux, pour garder ou faire revivre les commerces. Cela a été le cas du café-restaurant créole, qui se trouve en face de la mairie. Le bâtiment appartenait déjà à la mairie. Environ 35 000 EUR de travaux ont été débloqués pour aménager la salle de restaurant et un appartement », précise Jacques Drouhin. La patronne, Marie, originaire de l'île Maurice, a l'accueil ensoleillé. « J'ai débarqué ici voilà quatre ans et je ne regrette rien. De plus, j'ai gardé la vieille pompe à essence du village et j'ai quand même un débit de 15 000 litres par an. » Autre effort plus conséquent, le rachat voilà un an et demi du restaurant gastronomique du Moulin de Flagy. « C'est une table incontournable par ici. Pour éviter sa fermeture, il a été racheté 300 000 EUR, avec 75 % de subventions de la région et du département », confie le maire.A la chambre de métiers, Jean-Pierre Paviot, spécialiste des petits commerces, se veut optimiste. « Quand une municipalité s'investit à fond dans ces projets, ça marche. Par exemple à Dormelles, où la mairie a créé une boulangerie en 2011. Après, il faut, bien entendu, que les habitants jouent le jeu et fréquentent ces enseignes. »
Le Parisien
http://www.leparisien.fr/espace-premium/seine-et-marne-77/des-petits-commerces-pour-redynamiser-les-villages-22-04-2014-3784811.php#xtref=https%3A%2F%2Fwww.google.fr%2F
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