lundi 5 janvier 2015

Des commerces qui ferment dans les villages


Article de la Dépêche.fr

Le petit commerce de proximité dans nos villages est en train de mourrir lentement mais sûrement. Le processus de disparition semble enclenché depuis longtemps, et s’accélérer dans plusieurs villages du Narbonnais. Le tissu économique mais aussi social de ces villages se désagrège, emporté par une lame de fond que beaucoup, notamment les plus anciens que nous avons rencontré, regrettent. Mais un sentiment domine, l’impuissance devant l’inéluctabilité d’une situation qui se dégrade à tous les niveaux. L’ancien sous-Préfet de Narbonne, Gérard Dubois, qui réside à Cuxac d’Aude, souligne: «J’ai connu dans ma carrière d’autres communes qui ont laissé les commerces fermer les uns après les autres, sans rien faire, la chûte n’en a été que plus rapide et définitive».




A Cuxac d’Aude justement, le point-presse qui distribuait les journaux locaux mais aussi un nombre important de revues, ainsi que des tickets de grattage et de loto, vient de fermer ses portes, ainsi que la boulangerie et un café situé sur l’artère principale qui traverse le village.

Cela fait pas mal pour une commune de plus de 4000 habitants, tout ça en moins de deux mois. A Coursan également, le bureau de tabac et presse a fermé ses portes depuis plusieurs mois maintenant sur la Place Tailhades, et toujours pas de repreneur à l’horizon. La crise et la conjoncture actuelle ne permettent pas d’espérer un renversement de tendance, pourtant, paradoxalement, la population est vieillissante et aura de plus en plus besoin du petit commerce de proximité, comme le faisait remarquer Marie-Jeanne, septuagénaire cliente du marché à Cuxac d’Aude : «Avant il y avait plusieurs boucheries et plusieurs boulangeries dans le village et pourtant on était moins nombreux qu’aujourd’hui, c’était des lieux où les gens se rencontraient et prenaient le temps de discuter, tout ça c’est terminé, heureusement qu’il reste encore quelques petits commerces, car je n’ai personne pour m’accompagner à Narbonne faire mes courses». Une décrépitude de la vie économique et sociale de nos villages qui inquiète.

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